Michael Serbinis
Une année d’idées et de retombées
Nous avons connu une année extraordinaire, ponctuée d’avancées révolutionnaires, dont certaines ont fait évoluer notre compréhension de l’Univers, tandis que d’autres ont mené à des innovations qui changent nos vies. Les importants progrès en intelligence artificielle ont suscité un vif intérêt en physique quantique et dans les technologies informatiques de prochaine génération.
Cette année, le Gouvernement du Canada a fait une annonce d’une grande envergure avec la création de sa Stratégie quantique nationale. Pour son annonce, le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie François Philippe Champagne a choisi comme toile de fond l’Institut Périmètre de physique théorique : l’endroit tout indiqué pour illustrer les objectifs de la stratégie.
Le plan du fédéral s’appuie sur les forces actuelles du Canada en recherche quantique; il encourage les nouvelles technologies, les entreprises et les nouveaux talents dans le domaine quantique, et il consolide la position du Canada parmi les chefs de file mondiaux dans ce sous-secteur de la technologie – des objectifs qui sont tous louables et des domaines où l’Institut Périmètre se démarque déjà.
Placé comme point de départ pour une stratégie quantique nationale, l’Institut est là où Mike Lazaridis l’avait envisagé à l’origine lorsqu’il l’a fondé. Lazaridis voulait préparer le Canada à se placer au-devant la prochaine méga vague de découvertes et d’innovations technologiques, de faire en sorte que celle-ci soit ancrée dans la physique théorique, à l’instar de la vague multigénérationnelle en informatique qui avait émergé avec la découverte du transistor en 1947 dans les Laboratoires Bell.
Je crois que maintenant plus que jamais, nous sommes en mesure de créer la prochaine méga vague. C’est-à-dire que nous avons le pouvoir d’inciter des scientifiques talentueux du monde entier à venir s’établir chez nous et à en faire leur ville, leur province, leur pays. Nous avons aussi le pouvoir de mettre en contact les chercheurs de l’Institut Périmètre avec des inventeurs et des collaborateurs qui sauront développer des applications capables de changer le monde.
Encore et toujours, l’Institut Périmètre aspire à faire des découvertes qui trouvent écho partout au pays, qui changent des vies et qui aident le Canada à se démarquer sur la scène mondiale. En recherche quantique et dans de nombreux autres domaines, l’Institut a connu une année de grandes réalisations.
Je tiens à féliciter le directeur de l’Institut, Robert Myers, pour la Médaille de l’Association canadienne des physiciens et physiciennes 2023, qu’il s’est vu décerner pour ses contributions exceptionnelles à la physique en carrière. Ses travaux de pionnier dans les domaines de la théorie quantique des champs et de la gravité quantique sont une référence en recherche pour les scientifiques et les innovateurs du monde entier.
Son leadership inspire tant les chercheurs chevronnés que les nouveaux étudiants, dont certains font partie du programme Passerelle PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l’Institut Périmètre), qui permet à des personnes issues de milieux non scientifiques d’acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour se lancer dans un programme d’études supérieures en physique.
Pourquoi ce type de programme flexible est-il si important? Parce que personne ne sait d’où viendra la prochaine grande idée en physique théorique. Après tout, Albert Einstein n’a-t-il pas été agent de brevet avant de forger les concepts les plus fondamentaux de la physique? Par sa nature ouverte, collaborative et entrepreneuriale, l’Institut Périmètre est depuis longtemps une source d’idées surprenantes et de découvertes inattendues.
Nous nous efforçons de rejoindre un auditoire toujours plus large et de remettre en question les idées préconçues sur les gens qui font de l’Institut ce qu’il est. Je suis très fier des initiatives d’équité, de diversité et d’inclusion de l’Institut Périmètre, qui attirent en physique davantage de personnes issues de différents horizons. Cette année, par exemple, nous avons nommé notre deuxième titulaire de la bourse postdoctorale BMO pour l’excellence en matière d’inclusion. La bourse offre une année supplémentaire de financement à un postdoctorant ou une postdoctorante qui fait preuve d’excellence en recherche et qui présente un bilan exceptionnel en matière de promotion d’un environnement inclusif.
Je suis également ravi que Yasemin Sezer, une dirigeante chevronnée en technologie, ait pris les rênes de la présidence de notre Conseil Emmy-Noether, qui travaille à accroître le nombre de femmes en physique à tous les niveaux de scolarité et d’ancienneté professionnelle. L’Institut Périmètre a également accueilli en 2022 deux nouveaux membres au conseil d’administration : Alan Nursall, ancien président et chef de la direction de TELUS World of Science à Edmonton, et Hratch Panossian, premier vice-président à la direction et chef des services financiers de la Banque CIBC.
Notre fondateur, notre conseil d’administration et tous les professeurs, le personnel, les donateurs et les bénévoles partagent notre conviction que les grandes idées en physique peuvent venir de n’importe où, de n’importe qui, et qu’elles peuvent se rendre partout.
Nous ne savons pas qui sera à l’origine de la prochaine grande révolution en physique théorique, mais nous voulons que l’Institut Périmètre soit l’endroit où ces personnes peuvent collaborer avec les plus grands penseurs de la planète pour réaliser des percées dans notre compréhension fondamentale de l’Univers. Et lorsque ces idées révolutionnaires émergeront, nous – de concert avec nos partenaires des gouvernements et de l’industrie – travaillerons pour que tous les Canadiens puissent en bénéficier.
